Quadia webinar on the Regenerative Economy (French)

Le jeudi 07 mai passé Quadia a organisé son deuxième webinaire intitulé « L’économie Régénératrice pour co-construire la reprise », animé par Astadjam Bamanga avec comme intervenants Christopher Wasserman, entrepreneur et Président du Zermatt Summit et du conseil d’administration de B-LAB Suisse, et Aymeric Jung, Managing Partner de Quadia.

La crise du covid-19 n’a fait que révéler les limites de notre système économique et la nécessité aujourd’hui, plus que jamais, de soutenir les entrepreneurs et leurs solutions durables et transformatrices afin d’accélérer la transition vers une économie régénératrice. Les objectifs du wébinaire étaient de :  a) rappeler les éléments de l’économie régénératrice b) voir comment toutes les parties prenantes contribuent à sa co-construction c) et comment elle peut être révélatrice d’opportunités pour créer plus de résilience au sein des entreprises.

Visionner le wébinaire ou lisez le résumé ci-dessous : 

DE LA MESURE D’IMPACT À LA GESTION D’IMPACT

Quadia investit dans des entreprises pour favoriser la transformation d’une économie linéaire, qui épuise les ressources de la planète avec des bienfaits sociétaux encore limités ou trop peu partagés, vers une économie régénératrice.

Ceci implique que la raison d’être de l’entreprise soit plus vaste que seule la maximisation du profit ou la rentabilité pour l’actionnaire. L’entreprise a une responsabilité envers toutes les parties prenantes aux niveaux : social (salariés), sociétal (clients, fournisseurs), environnemental et financier.

En effet, il est urgent de ne plus se contenter de réduire ses impacts négatifs mais d’avoir une économie créatrice d’impacts positifs.

Quadia a choisi en 2017 de conceptualiser un nouveau cadre de travail pour implémenter ses objectifs d’impact au sein de ses investissements. Nous sommes passés de la mesure d’impact à la gestion d’impact, c’est-à-dire d’un impact quantitatif à un impact qualitatif.

Aujourd’hui la notion d’impact est très large et est fréquemment utilisée en politique, économie et finance. Une taxe carbone comme la réduction par exemple par une multinationale de ses emballages plastiques peuvent démontrer un impact quantitatif important, mais cela reste dans un cadre d’utilisation d’énergies fossiles ou de ventes dans le monde entier d’un produit issu d’extractions de matières premières impliquant des déchets importants. C’est différent d’un processus, produit ou service qui créera un impact positif accru du fait de sa plus large diffusion et/ou du remplacement qu’il provoque.

L’ÉCONOMIE RÉGÉNÉRATRICE ET QUADIA

L’économie régénératrice fait que ce processus s’appuie sur plus de local, circulaire, collaboratif, et fonctionnel. Inspirés par la chaire de l’Université de Louvain et le travail de Guibert del Marmol, nous avons élaboré une théorie du changement qui postule qu’en investissant dans des sociétés opérant dans les secteurs en croissance et en forte demande que sont l’énergie propre, l’alimentation durable et les produits circulaires, nous arriverons à établir une économie résiliente. Ce sont également 3 domaines où un très grand nombre d’entreprises souhaitent révolutionner leur secteur et répondre à une demande des consommateurs qui cherchent à changer leur mode de vie, conscient du changement climatique, de l’épuisement des matières premières et de la biodiversité, de la pollution, des inégalités sociales.

 Grâce à la confiance de ses investisseurs, Quadia peut à travers un fonds d’Impact Investing ainsi que des mandats dédiés, implémenter ces principes auprès des entreprises des portefeuilles d’investissement.  Afin de co-construire une nouvelle économie, plus équitable et environnementale, il faut poser en amont les objectifs de cette économie, pour Quadia il s’agit de :

–        Améliorer et préserver l’utilisation des ressources naturelles

–        Favoriser la production et consommation circulaire, mais pas le recyclage, ça c’était bon pour le siècle dernier, mais bien par la réutilisation, réparation et le upcycling

–        Soutenir les communautés locales et ainsi apporter plus de résilience et d’autonomie à sa chaîne de valeur. La crise actuelle démontre que ce ne sont pas de beaux discours mais c’est redevenu une nécessité absolue

–        Promouvoir une chaîne de valeur juste, pour toutes les parties prenantes, dans et à l’extérieur de l’entreprise, et bio-inspirée

C’est ainsi transformer un modèle d’affaire productiviste vers un écosystème équilibré car par définition un écosystème est durable. Un écosystème se définit par la diversité de ses acteurs qui collaborent et sont complémentaires au sein d’un espace fini et cyclique. Les entreprises qui privilégient ce cadre se positionnent alors pour répondre aux attentes de notre époque et réconcilier consommation, croissance, social, économie et écologie.

La finance peut ainsi être vue comme un outil au service de l’économie, l’économie au service du bien commun et le bien commun au service de la personne. Le manifeste du Zermatt Summit ajoute à ces aspects, l’entrepreneuriat, le statemanship (quel monde construisons-nous pour demain ?), le changement des esprits et des cœurs et le retour financier.

UNE FEUILLE DE ROUTE CO-CONSTRUITE AVEC TOUTES LES PARTIES PRENANTES

Nous croyons fermement que les modes de vie et de consommations changent. Le BtoC et les consom’acteurs sont un vecteur fondamental au soutien ou au boycott d’une entreprise et d’un système, c’est donc choisir une approche bottom-up de l’économie. Sur le terrain, avec l’entreprise, Quadia co-construit une feuille de route pour répondre à ces objectifs d’impact. Les entreprises à impact positif peuvent ainsi rencontrer le succès et être profitables afin d’être durables. Dans ce contexte, on explique la croissance d’entreprises telles que Les Côteaux Nantais, Hudi, Fairphone, et Sofi Groupe.

LES EFFETS DU CONTEXTE COVID-19

Bien qu’il soit encore trop tôt pour pouvoir tirer de réels enseignements du contexte Covid-19, il apparait que les entreprises qui ont une raison d’être sensée et qui ont intégré les objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux dans leur stratégie sont plus résilientes et plus agiles. C’est ce qui est attendu en sortie de crise par un nombre de personne de plus en plus important. Ils souhaitent un changement économique majeur. S’appuyer sur l’économie régénératrice permettrait alors de repartir et répartir afin d’éviter d’accumuler les erreurs dévastatrices de ces dernières années.

Christopher Wasserman donnait l’exemple de son entreprise, TeroLab Surface, avec des salariés protégés dans de bonnes conditions sanitaires pendant leurs déplacements et sur le lieu de travail, qui s’étaient pratiquement tous rendus sur place, pendant que d’autres effectuaient du télétravail, afin d’éviter une interruption des services.

Les valeurs mise en exergue contribuent à cette cohésion et résilience : dignité de la personne, le bien commun, innovation, solidarité, subsidiarité, réciprocité, pluralité et développement durable. 

Au niveau Suisse, B Lab Switzerland, promoteur de la certification B corp pour le développement durable (impact assessment), a lancé le programme Swiss Triple impact qui permet l’accompagnement d’entreprises souhaitant mesurer leur impact par rapport aux ODD grâce à un outil SDG Action manager disponible gratuitement sur leur site.

Une réindustrialisation en Europe de secteurs clés pourrait être un moyen d’éviter de retomber dans les limites du système à flux tendus actuel. Un exemple de volonté de mise en place d’une nouvelle approche au niveau Européen est la mise en place de l’accord Green deal.

L’économie régénératrice est capable de création d’emplois locaux et de nouvelles activités qui répondront aux besoins des consommateurs mais respectueux de la nature et des hommes.